Avril-mai 2024
Bienvenue dans la prochaine étape de notre aventure albanaise. Dans les épisodes précédents, nous avons exploré Tirana, puis pris la route vers le nord. Là-bas, nous avons fait notre première pause baignade au Cap de Rodon, dégusté les plats au poissons au bord du lac de Shkodër, et pris la pluie dans les Alpes albanaises. Dans cet article, nous allons vous parler de l’est, ou plutôt du sud-est de l’Albanie, dont la beauté n’était en aucun cas inférieure à celle du nord. Des lacs, des paysages vallonnés déserts, et une abondance de verdure dans toutes ses nuances – c’est ainsi que nous nous souviendrons de l’est albanais.
Avant de rentrer dans les détails, un petit rappel : il y a un article séparé sur l’ensemble de notre road trip en Albanie, qui inclut toutes les informations pratiques ainsi que notre itinéraire jour par jour. C’est parti !
Lin & Lac d’Ohrid
Bien que cet article commence avec Lin et le lac d’Ohrid, ce n’est pas la première étape de cette partie du voyage. L’épisode précédent s’était terminé avec notre nuit à Kukës, nous avions donc un long trajet devant nous pour arriver au lac. Il nous a fallu presque toute la journée pour descendre jusqu’à Lin, avec quelques embûches en chemin. Chaque fois que nous demandions à Google Maps de nous indiquer la route, il nous montrait obstinément un itinéraire passant par la Macédoine du Nord. Nous étions déterminés à rester en Albanie… jusqu’au moment où l’on a parcouru le premier kilomètre d’une horrible route en gravier. Bref, nous avons vite cédé et pris l’itinéraire suggéré – à travers la Macédoine du Nord.
Helga’s Guesthouse à Lin
Nous avons donc contacté notre compagnie de location de voitures pour savoir s’il était possible de traverser la Macédoine du Nord, et c’était le cas ! Comme nous l’avons découvert, prendre cette route particulière en Macédoine du Nord est très courant pour les Albanais, donc le passage de la frontière n’a posé aucun problème. Nous avons juste dû acheter une carte verte pour la voiture (et il y a de nombreux petits kiosques à la frontière pour le cas comme le nôtre). Dès notre entrée en Macédoine du Nord, nous avons ressenti un immense soulagement – passer d’une route en gravier à une route asphaltée est vraiment comme inspirer de l’air frais. Techniquement parlant, nous avons ainsi “débloqué” notre 40e pays (même si passer quelques heures sur la route jusqu’à la prochaine frontière albanaise ne compte PAS, je tiens à le préciser !) Après cette journée principalement passée en voiture, nous sommes enfin arrivés à Lin.
Lin fut un coup de foudre. Le lac d’Ohrid fut un coup de foudre aussi. L’un des plus anciens et des plus profonds lacs d’Europe, il est également classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Ses eaux claires et hypnotisantes et sa riche biodiversité, incluant de nombreuses espèces endémiques, le rendent vraiment spécial. Malheureusement, certaines de ces espèces sont menacées, comme la truite d’Ohrid. Ce poisson unique est confronté à des menaces importantes telles que la surpêche, la dégradation de son habitat et la pollution. Bien que des efforts de conservation soient en cours pour le protéger, la truite reste un plat populaire dans tous les restaurants autour du lac, ce qui soulève des questions quant à l’efficacité de ces efforts.
Le bunker le plus pittoresque du voyage 🙄
Dès le réveil, nous avons marché depuis notre maison d’hôtes jusqu’à un point de vue offrant un panorama incroyable sur le lac d’Ohrid, avec un autre de ces bunkers emblématiques disséminés à travers l’Albanie. Le cadre était magnifique et inspirant, et nous pouvions facilement nous imaginer passer toutes nos vacances immergés dans ce paysage.
Nous avons fait une bonne promenade dans la ville, profité du délicieux festin qu’on nous a préparé à Helga’s Guesthouse et dans un restaurant local, bref, on a eu un excellent repos bien mérité. Après trois jours sombres au nord, le doux soleil printanier était de retour pour remonter notre moral.
Croquis du soir
L’une des choses à voir à Lin est la mosaïque byzantine du VIe siècle. La visiter n’est pas si évident que ça, car le gardien ne se trouve pas toute la journée sur place hors saison touristique. Nous avons dû l’appeler et fixer un rendez-vous, sans être vraiment sûrs d’être bien compris par notre interlocuteur. Bonne nouvelle – les mosaïques sont absolument magnifiques et valent bien ce petit tracas.
Moment social
À un moment donné, nous avons poussé jusqu’à Pogradec, mais l’amour n’a pas eu lieu, malgré les vues splendides autour du lac. Pogradec ressemblait davantage à une ville animée, alors que nous cherchions la quiétude d’un village. Nous sommes donc vite retournés à la sérénité de Lin.
Lac Prespa
Nous étions un peu tristes de quitter Lin, mais il y avait trop de choses à voir encore ! Notre premier arrêt fut le lac Prespa et ses magnifiques paysages paisibles. Il était évident que le tourisme n’avait pas encore impacté cette région comme dans d’autres parties de l’Albanie, ce qui nous a permis de découvrir des villages intacts avec un mode de vie plus authentique. Nous étions également excités d’être si près de la Grèce, qui était devenue l’un de nos pays préférés après deux semaines incroyables en Crète.
Voskopojë
Notre prochaine destination était le village de Voskopojë. C’est un petit village qui, au XVIIIe siècle, était assez prospère. Nous étions attirés par cette ville car elle possède un nombre extraordinaire de belles églises et de fresques. Malheureusement, en arrivant, nous avons découvert qu’une grande partie de celles-ci était fermée pour des travaux de rénovation. Tout le village donnait l’impression d’un grand chantier, mais dans le bon sens. À Voskopojë, nous avons dévoré un énorme Lakror – un plat incontournable dans cette région de l’Albanie. Il était tellement immense qu’il nous a suffi pour notre séjour à Korçë aussi, d’où l’absence des recommandations des restos.
Korçë
Honnêtement, nous n’avions pas beaucoup d’attentes pour Korçë. Nous savions que Korçë avait autrefois un incroyable vieux bazar, qui à l’époque était le cœur de la ville. Cependant, avec la croissance économique et le tourisme, le centre-ville s’est transformé en une zone piétonne modernisée et rénovée, et le bazar a été déplacé. Bien que nous ayons apprécié le petit centre-ville, il ne faut pas plus de 10 minutes pour explorer toutes ses rues. Le vieux bazar était ce qui rendait Korçë intéressante, dommage qu’il ne soit plus là…
Cela dit, Korçë a quelque chose d’autre : de magnifiques manoirs. Connus sous le nom de “kolonats”, ces élégantes maisons historiques témoignent du riche passé de la ville. Construites par de marchands et propriétaires terriens aux XIXe et début du XXe siècles, leur architecture combine des influences locales et européennes. Avec leur superbe menuiserie, leurs cours et leurs jardins (du moins ce que nous pouvions voir depuis les rues), ces belles résidences nous ont éblouis. Donc, si vous allez un jour à Korçë, assurez-vous de vous promener dans les rues principales en dehors du centre-ville pour un vrai régal visuel !
En route vers le sud
Après une longue promenade à Korçë, il était temps de partir. Cette ville occupera une place importante dans notre classement personnel des expériences en Albanie. Une fois de plus, nous avions un long trajet devant nous, et une fois de plus, c’était vert, beau et paisible. Nous nous souviendrons avec gratitude et admiration de ces heures passées sur la route. Le halte pour la nuit était l’Hôtel Nemërçka, non loin de Përmet. Bien que tout à fait médiocre, il a servi de bon point de départ pour l’aventure du lendemain.
Canyon de Langarica
Après deux semaines sur la route, l’Albanie nous avait déjà surpris des maintes fois, mais le canyon de Langarica… Encore un coup de foudre ! À quelques minutes en voiture de notre hôtel, nous sommes arrivés dans un endroit qui était clairement un très grand point touristique. Étant donné que ce n’était que le début du mois de mai, je n’ose imaginer à quel point il doit être noir de monde en haute saison. La première chose – le pont ottoman près du canyon de Langarica, également connu sous le nom de pont de Kati. Les photos donnent une idée de la perfection du pont — et de la difficulté de prendre une photo dessus avec des gens qui attendent impatiemment leur tour. J’étais ravie tout de même car jusque-là nous n’avons vu qu’un tout petit pont ottoman à Tirana qu’on ne peut pas franchement compter.
Le canyon de Langarica est une merveille naturelle spectaculaire avec des paysages montagneux et à des sources thermales. Le canyon est creusé par la rivière Langarica, créant des falaises imposantes, des passages étroits et de magnifiques formations rocheuses. Les visiteurs peuvent randonner à travers le canyon, profiter des eaux chaudes des bains thermaux de Benja, et explorer les nombreuses grottes le long du chemin. Notre programme du jour, en gros. Idéalement, il faudrait avoir des chaussures d’eau pour marcher dans la rivière, mais comme nous n’en avions pas, nous avons fait avec nos chaussures de randonnée. On s’est bien marré !
On est allé sufisamment loin pour se permettre un comportement plus libre héhé
C’était divin. J’espère vraiment que le nombre croissant de touristes ne gâchera pas ce site naturel et que sa préservation sera bien gérée, mais en mai 2024, c’était encore un coin de paradis sur Terre. Une telle chance de nager dans les eaux thermales chaudes, tels des singes japonais et même ceux-là seraient bien jaloux de nous.
En route vers Gjirokastra
Et voilà, c’est tout pour l’est de l’Albanie. Encore une heure de route et une pause repas nous attendaient en chemin vers Gjirokastra, un autre endroit où nous aurions facilement pu passer toutes les vacances. Mais nous en parlerons dans le prochain article, qui couvrira deux villes classées au patrimoine mondial de l’UNESCO : Berat et Gjirokastra. Comme toujours, ne partez pas trop loin !
Nous sommes toujours heureux de lire vos commentaires et réflexions, alors n’hésitez pas à nous écrire un petit mot. :)
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