Août 2020

Chaque de nos articles sur 2020 commence par un long discours sur le caractère inattendu de cette année et comment elle a totalement ruiné nos plans. Ainsi que les plans de 7 milliards de personnes. Pourtant, je n’ai pas l’intention de me plaindre, juste de m’émerveiller de la façon dont la vie peut parfois tourner. Le virus a interrompu dès le début notre voyage en Jordanie et nous a amenés à Pau, c’est-à-dire tout près de l’océan Atlantique. Ainsi, nous avons redécouvert de toutes pièces le Pays Basque espagnol et français (l’ancien article est désespérément dépassé), fait plusieurs randonnées époustouflantes et, contre toute attente, même pour nous, nous avons décidé de goûter à la culture du surf, si répandue dans le sud-ouest de la France. Côte atlantique. Bref, avec cette intention nous sommes venus explorer le département des Landes.

Le réveil quelque part dans les Landes

Maison typique landaise au toit large et presque plat

Dax

Nous avons donc pris notre Robbie II (Robbie I après ses deux années de service a été enterré à Londres) et avons roulé jusqu’à notre destination en passant par des forêts de pins et de petits villages landais. Notre premier arrêt était à Dax, l’une des plus grandes villes du département.

C’était la première arène sur notre chemin – une découverte désagréable de certaines traditions qui ne devraient plus exister.

Mimizan

Notre destination principale était Mimizan – nous l’avons choisie à l’aveugle en pointant sur la carte, en vérifiant s’il y avait bien des écoles de surf et des emplacements disponibles dans les campings locaux, voilà tout. Plus tard, il est devenu évident que Mimizan était une destination toute aussi intéressante qu’une autre, car toutes les grandes stations balnéaires de la côte se ressemblent beaucoup.

Honnêtement, même si Mimizan s’est avérée être une station plus familiale que nous le pensions, la semaine que nous y avons passée a été géniale et l’ambiance camping était exactement ce que nous recherchions.

Voici comment j’imagine Bali

Le chill sans fin – commente décrire les Landes

Les surfers de l’Europe entière

Surf

En cinq jours, nous avons pris quatre cours de surf d’une heure et demie avec l’une des écoles de surf locales. Ouf, c’était épuisant mais génial à la fois ! J’aimerais pouvoir vous dire à quel point nos progrès ont été rapides et étonnants, mais je suppose que nous y prendrions notre temps : à la fin de notre séance d’apprentissage, nous avons réussi à nous tenir debout sur la planche en glissant sur des vagues brisées et c’est tout. Il nous faudrait beaucoup plus de pratique à Hendaye pour réellement surfer sur une vague, mais bon, on doit tous commencer par quelque chose.

Des plantes sèches et les maisons noyées dans le sable 🌵

Contis

Chacun de nos cours de surf du matin était suivi d’abord d’une longue pause, puis d’une longue balade à vélo dans les environs. C’est trop génial de vivre avec autant de sport au quotidien – même si nous n’avons pas fait notre voyage en Jordanie, nous avons quand même réussi à profiter de superbes journées à vélo. Nous avons donc pris nos vélos et sommes allés jusqu’à Contis – histoire de découvrir une ville qui ressemble beaucoup à Mimizan (et à toutes les autres villes côtières des Landes, désolée !). Nous n’étions pas déçus – à Contis nous avons découvert une forte ambiance « ouest-américaine » (encore une fois, dans notre imagination uniquement). Désert, couleurs fanées sur les maisons en bois, cactus et autres plantes sèches, voire certaines voitures vraiment vintage. Un vrai bonheur pour l’œil d’un photographe. Tout ça après la plage et le surf bien sûr !

Vincent Cassel aurait été à Conti le jour même, qui sait, sans doute avons-nous partagé le même sable sous nos fesses

Il fallait parfois se pincer pour rappeler que c’était toujours la France. Cette sensation de « dépaysement » se produit assez souvent en France – et ce n’est qu’une des nombreuses raisons pour lesquelles nous aimons tant ce pays et le considérons modestement comme le meilleur endroit où vivre en Europe. Et nous avons voyagé et vécu dans de nombreux endroits pour savoir de quoi on parle.

C’est un paradoxe, mais après presque deux ans en Normandie (et trois ans en Angleterre, dont deux – en bord de mer), c’est dans les Landes que nous avons visité notre premier phare. C’était au milieu de la forêt de pins mais j’étais tout de même euphorique de monter le phare. On dirait une sucette géante, non ?

D’ailleurs, il a fallu deux semaines avant que nous découvrions que certains réglages de notre appareil photo s’éteint déréglées et toutes les photos prises dans les Landes (ainsi que lors de nos précédents voyages) étaient au format JPG et pas RAW

Si vous vous connaissez en photographie, vous pouvez imaginer à quel point cette découverte fut atroce.

Biscarrosse

La prochaine destination était Biscarrosse, et ce fut encore une magnifique balade à vélo. Lacs, forêts de pins, pluie, surf, autant d’éléments qui rendent un voyage dans les Landes excellent.

Un jour, le Covid sera terminé et tout le monde regardera avec étonnement toutes les photos de fêtes masquées, en essayant de se rappeler de quelle année il s’agissait exactement. Mais cela prendra sûrement un peu de temps.

…et plus encore

En dehors de tous les endroits décrits ci-dessus, nous avons aussi eu la chance de passer par Vieux-Boucau-les-Bains, Seignosse et Hossegor, de tester pour la première fois une vraie plage naturiste (je préviens que c’est un aller simple), de manger plein de poke bowls et boire tellement de sangria qu’on aurait pu facilement exploser. Tout cela avec une compréhension claire de la chance que nous avons de voir et de plonger dans toute cette beauté.

La forêt est l’endroit où nous pouvons entendre les battements de notre propre cœur. Même si la forêt de pins des Landes a été artificiellement plantée par l’homme, elle a certainement son âme, comme toute autre forêt.

Le plus beau tapis qui soit

Epilogue

Ce voyage a été le voyage phare de notre été 2020. En fait, il était tellement riche au niveau des sensations, tant physiques qu’émotionnels, qu’il a créé une sorte de biais dans notre perception – on pourrait jurer que tout l’été a été consacré au surf dans les Landes, même si toute l’aventure se déroulait au milieu du mois d’août et ne durait pas plus d’une semaine. Cela en dit long, n’est-ce pas ? Je poste cet article un an plus tard mais je ressens toujours à quel point cette expérience et la beauté que nous avons vue dans les Landes m’anime au quotidien.