Juin 2024
Un de nos principaux objectifs cet été était de nous plonger dans la nature verdoyante de la campagne française, près de notre maison à Toulouse de préférence, quelque part où l’on mange bien et où l’ambiance est paisible. Voilà comment on s’est retrouvé dans le département du Lot, l’un des treize départements d’Occitanie.
Il y a plusieurs années, nous avions déjà exploré certains des lieux les plus remarquables du Lot, comme Rocamadour et le Gouffre de Padirac, et même rédigé un article assez amateur sur cette expérience (soyez indulgents, c’était il y a sept ans !). Nous étions tombés amoureux de tout ce que nous avions vu, et depuis, un fort désir de revenir n’a cessé de grandir dans nos esprits. Enfin, le moment était venu de redécouvrir le Lot, quel bonheur !
Notre programme de vacances dans le Lot était très simple : charger nos vélos dans notre van, Robbie, trouver un joli camping près du Tarn, et vagabonder à vélo d’un village à l’autre et le Lot en compte un beau nombre ! Turenne, Martel, Carennac, Loubressac, Autoire, Cardaillac, Capdenac, Figeac, Grotte du Pech Merle, Saint-Cirq-Lapopie, et Cahors – voici nos étapes étalées sur cinq jours, toutes proches les unes des autres, et donc facilement accessibles en vélo (sauf tout ce qui vient après Figeac). Hâte de vous montrer tout ça !
Cette fois-ci, notre compagnon de voyage était l’appareil photo analogique Nikon FM2, donc toutes les photos ici ont été prises sur la pellicule Kodak Color — d’où leur style un peu rétro.
Turenne est le seul village de cette liste qui ne se trouve pas dans le Lot, mais en Corrèze – le département voisin. Comme nous avons commencé notre voyage par une visite d’un ami près de Vichy, Turenne a été notre premier arrêt en descendant vers le sud. Un outsider, mais qu’il est beau !
Turenne
Martel
Dans chaque article sur la France, je mentionne systématiquement “Les Plus Beaux Villages de France”. Le Lot possède une forte concentration de ces villages, et notre défi était d’en visiter le plus possible, en commençant par Martel. Rejoindre ce village à vélo depuis notre camping, Les Granges, s’est avéré une aventure assez désagréable (note pour le futur : ne pas faire confiance aux itinéraires cyclistes de Google Maps – nous avons dû pousser nos vélos sur un sentier de randonnée – l’horreur !) Donc, lorsque nous sommes enfin arrivés à Martel, il nous paraissait comme un véritable paradis ! Pour compenser notre mésaventure cycliste, nous nous sommes offert un repas au restaurant Le Petit Moulin – une récompense parfaite.
Depuis Martel, nous avons fait une superbe balade jusqu’à Belcastel. La France a plusieurs villages nommés Belcastel, dont un dans l’Aveyron (qui fait également partie des “Plus Beaux Villages”, mais nous étions à la recherche de la vue emblématique en couverture de notre guide. Bien que la balade fût agréable, le Belcastel en question ne valait pas tout à fait l’effort. Le manoir (ou le château ?) est privé, donc nous n’avons pas pu nous approcher ni explorer le domaine. La vue est cependant très belle, rien à dire.
Nous nous sommes arrêtés pour une glace à La Brasserie de Lacave, juste en face des Grottes de Lacave – un moment estival par excellence.
Camping – Les Granges
Voici quelques photos de notre camping — Les Granges. Bien que l’hébergement ne soit pas notre priorité lors de nos vadrouilles (contrairement à la bonne nourriture !), nous essayons de trouver un endroit agréable lorsque nous restons plus d’une nuit. Les Granges était l’endroit idéal – entouré par la nature, calme et verdoyant – exactement ce dont nous avions besoin. Le seul inconvénient (pas la faute du camping !), était les moustiques. Nous avons dû nous équiper de sprays, de filets et d’autres répulsifs car la nuit était sinon invivable. À part cela, c’était l’une des expériences de camping qui nous réchauffent le cœur pendant les mois d’hiver.
Carennac
Le lendemain a commencé par une visite à Carennac, qui, je pense, était mon village préféré de tout le voyage. Bien qu’ils aient tous l’air tout à fait magiques, les toits de Carennac, ses ruelles étroites et la promenade au bord de la rivière nous ont complètement charmés tous les deux. Après avoir exploré Carennac, nous avons pédalé un peu plus dans les environs, notre énergie commençait à décliner par contre – merci aux moustiques et à une nuit blanche !
Loubressac
Le troisième jour, nous avons chargé nos vélos dans le van et quitté le camping, il était temps de bouger. Notre destination finale était un camping à Figeac, mais il y avait plusieurs arrêts à faire en chemin, dont Loubressac. Sur les photos ça se voit – le temps n’était pas vraiment de notre côté pendant le voyage, et ce matin-là en particulier ne nous offrait pas les meilleures conditions pour nous balader. Mais la vue de Loubressac depuis la route était fantastique, même si notre appareil photo n’a pas pu en saisir toute la beauté.
Autoire
Sous un ciel capricieux, hésitant entre la pluie et le soleil, nous sommes arrivés à Autoire. L’un des défis lorsqu’il s’agit de décrire des endroits comme les villages du Lot, c’est qu’au bout d’un moment, on commence à manquer de mots. Oui, ils sont tous charmants, avec d’anciennes cathédrales magnifiques ou d’autres monuments historiques, et c’est toujours un plaisir de les explorer. Et pourtant, nous sommes toujours partant pour en voir encore et encore. Le dessin aide beaucoup – prendre le temps de croquer ce que nous voyons est la meilleure manière de vraiment se connecter à un lieu et d’en apprécier la beauté à un niveau plus profond.
Cardaillac
Parmi tous les endroits que nous avons visités durant nos cinq jours dans le Lot, Cardaillac nous a impressionnés le moins . Bien qu’il figure aussi parmi les “Plus Beaux Villages de France”, j’ai eu du mal à comprendre pourquoi il avait été sélectionné. Cependant, c’est peut-être aussi le plus authentique. À Cardaillac, nous avons croisé des scènes « à l’ancienne » typiques de la France — une vieille bicyclette, un vieux monsieur en béret lisant son journal à la terrasse d’un café local. En bref, Cardaillac avait cette ambiance nostalgique et charmante de la vieille France que tout le monde adore.
L’un des meilleurs aspects des road trips, ce sont les pauses gourmandes, et heureusement, la France est parfaite pour les pique-niques d’été. Visiter le Lot, c’est se régaler de la délicieuse cuisine du sud-ouest, avec du magret de canard, du fromage de Rocamadour, des baguettes bien croustillantes, sans oublier le vin local et les fruits frais. Pendant ces cinq jours, nous n’avons mangé aux restaurants que deux fois (à Martel et Carennac), mais rien ne peut battre ces pique-niques spontanés en pleine nature.
Capdenac-le-Haut
Le soir, nous avons installé notre nouveau camp de base pour les deux prochaines nuits à Figeac. Mais avant d’explorer la ville, il restait un dernier village à visiter sur notre liste : Capdenac-le-Haut. Le coup de cœur n’a pas eu lieu mais j’ai tout de même adoré le trajet sur les routes de campagne – le parcours fut court mais assez épuisant. Encore une fois, la leçon principale de ce voyage est de ne pas faire confiance à Google Maps pour les trajets à vélo. On a dû refaire la même erreur pour bien intégrer cette sagesse. 😀 Malgré les défis physiques, je reste persuadé que le vélo est la meilleure façon de découvrir le Lot. Si nous avions passé tout notre temps en van, tous ces villages se seraient sans doute mélangés dans un pot-pourri confus de souvenirs. En revanche, y aller en pédalant nous donnait un but et cette sensation délicieuse de les avoir “mérités”. Capdenac était notre dernière “récompense”, nous avons donc pris le temps de l’apprécier.
Figeac
Finissons avec ces villages, et passons aux choses sérieuses. Premier aveu : j’ai adoré Figeac. Je n’avais aucune attente particulière même au contraire – il y avait quelques réticences dues à un certain a priori personnel envers les villes françaises de taille moyenne. Mais Figeac s’est révélée une ville charmante et nous a agréablement surpris tous les deux.
La raison principale de notre visite était le Musée Champollion – et il nous a éblouis. Ce musée, portant le nom de Jean-François Champollion, l’érudit qui a déchiffré la pierre de Rosette et ouvert les secrets des hiéroglyphes égyptiens anciens (Xavier râle souvent que la place de la pierre de Rosette n’est pas à Londres !), couvre non seulement la vie et le travail de Champollion, mais explore aussi l’évolution de l’écriture dans diverses cultures. Absolument fascinant. Le musée est très bien fait, et les deux heures passées là-bas ont filé. Une recommandation de tous nos cœurs.
En sortant, un peu comme des somnambules, tant l’impact du musée était fort, nous avons flâné dans les rues de Figeac. Même dans cet état d’euphorie rêveuse, la beauté de cette ville ne nous a pas échappés.
Grotte du Pech Merle
Mais le Musée Champollion n’était pas le seul endroit qui nous a éblouis pendant ce voyage. Pech Merle par exemple m’a émue jusqu’à en pleurer. Avec sa géologie calcaire — d’où la présence de grottes, gouffres et autres trésors pour les géologues et spéléologues — le Lot regorge de traces préhistoriques, et là où il y a des traces humaines, il y a… de l’art. Malheureusement, cet art ancestral peut facilement être endommagé sans une conservation adéquate, comme ce fut le cas pour la célèbre grotte de Lascaux, qui abrite plus de 600 peintures murales et est aujourd’hui fermée au public.
À Pech Merle, toutefois, nous avons la rare chance de voir non pas des répliques, mais des peintures préhistoriques originales. Pour moi, c’était la première rencontre avec l’art pariétal, et l’expérience a été émotionnellement bouleversante—suffisamment pour me faire verser quelques larmes. J’ai ressenti une profonde tendresse, une admiration et un respect infinis pour nos ancêtres, qui ont consacré tant de temps et d’efforts à créer quelque chose de beau et d’éternel pour la lignée humaine.
Ne manquez surtout pas cette visite, et pensez à réserver vos billets à l’avance, car le nombre de visiteurs admis dans la grotte à la fois est très limité.
Saint-Cirq-Lapopie
Bien que le temps n’ait (encore une fois !) pas été de notre côté et malgré le fait que nous ayons déjà visité Saint-Cirq-Lapopie en 2017, il était impossible de ne pas s’y arrêter pour une petite visite avant de continuer vers chez notre ami à Cahors. Même sous la pluie et avec des couleurs un peu ternes, ce village (évidemment sur la fameuse liste !) reste époustouflant. Les nombreux touristes et les parkings pleins ne font que confirmer cette évidence.
Cahors
Notre dernier arrêt : Cahors où nous nous sommes arrêtés pour la nuit afin de retrouver notre ami et de profiter de son barbecue, qui n’a finalement pas eu lieu — la météo n’a pas permis. Cependant, le lendemain matin, nous sommes tout de même descendus des collines pour une courte balade dans la ville, et nous avons eu une agréable surprise ! Je n’avais pas gardé un souvenir particulièrement positif de cette ville — probablement à cause de mon préjugé contre les villes trop grandes pour être un village, mais trop petites pour être une vraie ville. Mais cette fois-ci, Cahors nous a paru vivante et bien entretenue, et elle a monté de plusieurs échelons dans notre estime personnelle (ça sonne un peu arrogant, non ?). Naturellement, nous avons visité le site emblématique de Cahors — le Pont Valentré — un véritable bijou pour tout dessinateur !
En somme, nous avons quitté le Lot très satisfaits. Beaucoup de choses ont changé depuis notre dernière visite en 2017, y compris notre propre expérience et perception, ce qui a rendu le Lot à la fois familier et totalement nouveau. Un voyage de plus pour prouver à quel point la France est incroyablement diverse et magnifique. Vivre ici depuis six ans a été un immense privilège et une expérience incroyable — sans parler de tout le fromage et le vin que nous avons consommés pendant ce temps !
Leave A Comment