Après avoir quitté l’Estonie, on s’est installé temporairement à Toulouse. Toulouse est une ville formidable et nous en reparlerons un peu plus tard, mais afin de faire une pause dans notre vie de bohème qui se transformait en flemme continuelle, nous avons décidé d’explorer la région en se rendant dans les départements du Tarn et de l’Aveyron.

160 km depuis Toulouse, 2.5 heures de voiture et nous y sommes – à Roquefort.

C’est vraiment un moment de vérité – de voir le lieu de naissance d’un des fromages les plus divins de la France ! Et effectivement, la création du roquefort est loin d’être aisée. Selon les règles de l’AOP (Appellation d’Origine Protégée) le lait de brebis utilisé pour le roquefort doit provenir d’un rayon de 120 km autour du village, ET le processus d’affinage doit se dérouler uniquement dans les caves du village (3 mois minimum), puisque la bactérie magique qui donne au fromage ce goût fantastique ne s’est développée qu’en ce lieu. C’est donc tout naturellement, que les caves sont l’attraction numéro 1 de Roquefort.

Certaines caves sont gratuites à visiter (comme Papillon et Gabriel Coulet), tandis que l’entrée dans les caves de Société coûte 5€ (celui, que l’on voit aux supermarchés). Il faut cependant considérer que ces caves sont les plus anciennes et surtout authentiques (au contraire de certaines qui ne sont que des reconstitutions). En outre, le prix inclut le tour guidé, la dégustation des trois types de roquefort produits par la maison, bref – le prix est plus qu’honnête.

De plus, les caves de Société sont également ouvertes les week-ends. Une heure de tour dans les caves qui ressemblent très fort à certaines scènes du « Seigneur des Anneaux ». A noter, on a vu récemment qu’une entrée gratuite est offerte avec l’achat d’une part de fromage Société dans le commerce !

Le village pourtant n’est pas trop top – il est plutôt vide et sans ambiance. Il nous a été expliqué que presque tous les bâtiments ont été acheté par les compagnies produisant les fromages afin d’utiliser leurs sous-sols pour les caves mais personne ne s’est occupé de maintenir les façades extérieures. Ceux qui le souhaitent peuvent faire une petite balade de 6 km sur la falaise surplombant le village pour profiter de la vue idyllique avec les brebis et montagnes alentour.

30 minutes de trajet à travers des paysages magnifiques – et nous arrivons à Peyre, qui fait partie des plus beaux villages de France ! Peyre se situe à flanc de falaise et c’est vraiment un village charmant, mais vide. L’infrastructure pour les touristes est très bien faite – les parkings gratuits, les eco-WC, les routes et même un petit terrain pour le camping avec une vue imprenable sur le viaduc de Millau.

Il est vraiment aussi impressionnant – il est surtout énorme- de visu que d’après ses caractéristiques ! Sous le viaduc la Tour Eiffel puisse largement tenir, tant il est grand. D’ailleurs, il y a des visites dans les colonnes du Viaduc proposées sur l’aire d’accueil pour touristes à proximité du viaduc. La nuit s’est déroulée sereinement sur ce petit camping face à un viaduc toujours aussi majestueux quelle que soit l’heure du jour ou de la nuit, grâce à ses illuminations. Il y a quelque chose de tendre dans ce viaduc. Malgré sa taille il est fin et élancé, et sa façon d’alterner les couleurs du blanc éclatant au gris lors des passages de nuage est terriblement touchante.

Quelques heures à Peyre sont suffisantes pour bien en profiter. Hors saison, il faut prévoir les réservations pour les restos, sinon vous risquez de rester sans repas lol. Une dernière chose importante – si vous voulez faire de jolies photos de Peyre, prenez-les tôt le matin, pendant que le soleil éclaire le village, dès l’après-midi, il est gagné par l’ombre.

Pour le second jour de notre week-end nous avons décidé de le passer de façon active et notamment – faire la descente du Tarn. C’était vraiment une chouette idée. Chez Aveyron-Rafting nous avons loué pour seulement 38€ pour deux un mini raft (2 places) ainsi que tout l’équipement (casque, gilets, combinaisons et même un bidon étanche pour ne pas mouiller nos affaires). Mais le plus important était l’absence de limite de temps – tout l’après-midi pour faire la descente de 9 km entre Les Vignes et La Muse – Mostuéjouls.

C’était LA chose à faire : il n’y a pas de meilleure façon d’admirer les Gorges du Tarn. La descente n’est pas du tout ennuyeuse, elle alternait rapides et zones calmes. Franchement, c’était très dépaysant, puisque de tels paysages s’imaginent plutôt au Monténégro.

Les berges étaient parsemées de nombreuses plages, dont nous avons profité avec un pique-nique (avec du roquefort, naturellement) et plusieurs baignades bien que l’eau soit… froide :D Sur les falaises nous surplombant on pouvait observer des ruines des châteaux médiévaux ou des maisons isolées, qui sont d’ailleurs disponibles pour la location. Mais pour y accéder, une barque ou une tyrolienne est nécessaire.

Quoiqu’il en soit, les Gorges du Tarn valent vraiment le coup. Encore une halte agréable à faire 12 km en amont du départ – le site du Pas de Soucy. Il y a un point de vue bien aménagé coûtant 0.50€. La vue est absolument sensationnelle.

Après ce point final nous sommes rentrés à Toulouse, et ce trajet était sublime. Sous les rayons du soleil couchant les reliefs des vallées étaient plantées de blés encore verts  qui ondulaient tels des vagues. La terre était rouge, tout autour était rempli de la beauté paisible : la route en soi vaut le détour. Une chose était claire – l’exploration de ces deux départements pourrait prendre encore une semaine ou deux.

Avez-vous déjà visité l’Aveyron et le Tarn ? Quelles étaient vos impressions ?